• France vs. Japon : les différences sociales et culturelles

    Je vois qu'il y a quelques survivors qui passent encore par ici (merci ^^b). Ca fait un bon moment que je n'ai rien mis à jour mais j'avais promis de faire un article sur les différences entre la France et le Japon. Le prochain article portera sur les japonais en général.

    Le Japon, c'est vraiment le pays où il fait bon vivre : les gens sont aimables et respectueux, la sécurité est omniprésente (bien que non représentée), tout est propre et entretenu et enfin tout est très bien organisé. Rien qu'avec cette description, on peut noter que Paris est tout le contraire et je comprends la désillusion des japonais quand ils arrivent ici. Je vais développer les trois derniers points (le premier le sera dans un autre article) :

    1. La sécurité

    C'est un sentiment que je n'avais jamais connu auparavant et qu'on ne connait pas ici en France. L'impression qu'il ne peut rien nous arriver. Pourtant, on ne voit quasiment pas d'agents de sécurité, ni de policiers. Il y a bien des petits commissariats (koban) un peu partout, mais souvent il y a une seule personne dedans et elle est plus là pour guider les gens perdus que pour attraper les criminels. Quand ils sortent, il patrouillent sur des vélos qui semblent tout droit sortis du siècle dernier. Devant les koban, il y a les portraits de tous les criminels recherchés (je ne sais pas si la présomption d'innocence existe là-bas) avec le montant de la récompense si on fournit un renseignement qui permettra de les arrêter. La plupart des policiers que l'on rencontre font la circulation. Pour les magasins, les concerts, les musées...c'est pareil, il n'y a pas de vigile ou d'agent de sécurité. Pas besoin, les gens sont diciplinés, respectueux et ampathiques. Durant tout mon séjour, je me suis baladée avec ma tablette à la main ou dans mon sac à dos. En France, on me l'aurait volée au bout de 30s. Je dormais dans les transports, j'ai toujours retrouvé mes affaires. Ah oui aussi, si vous cherchez un cadenas pour le vélo au Japon, vous aurez du mal à le trouver. Là-bas, les gens laissent leur vélo dehors dans la rue sans l'attacher. Pas besoin. Ici? On vous volera la pire des gueilles même si celle-ci est attachée avec plusieurs cadenas. Ce sentiment de sécurité est exceptionnel, on se sent bien partout. Personne ne vous embête. En trois semaines, je n'ai croisé aucun groupe de racailles. Pourtant, ça existe, on les appelle les "Yanki", mais visiblement ils sont assez minoritaires. Les Yakuzas? Si on les embête pas, ils ne nous embêtent pas non plus. Si vous voulez profiter de la sécurité au Japon, dépêchez-vous, le premier ministre a décidé d'ouvrir le pays à l'immigration pour résorber la dette.

    2. La propreté

    Au Japon, tout est propre! Je m'en suis rendu compte dès ma descente de l'avion à Narita. Quand j'ai voulu prendre le train pour me rendre à Tokyo depuis l'aéroport, j'ai dû attendre que les agents de nettoyage fassent le ménage dans le train (cela dit, je ne pense pas qu'ils aient grand chose à faire). Et sur le quai? Même pas une poussière! J'ai remarqué que quand le shinkansen arrive au terminus (shuuten), un agent de service attend à chaque porte et va tout nettoyer dès que les gens sont sortis du train. D'ailleurs puisque je parle des trains, on ne peut manger que dans le shinkansen (comme dans les trains en France, on a une petite tablette). Avant d'embarquer, il est de coutume de s'acheter un bento (un genre de boite où il y a un peu de tout à manger) dans un des nombreux magasins de la gare. C'est excellent! Dans le métro et les autres trains, on ne mange pas. Ce n'est pas une interdiction à proprement dit, c'est juste...évident pour eux. Ben oui, manger, ça fait des miettes et ça salit. Il est aussi interdit de fumer en marchant. Par contre, il y a des smoking areas avec des cendriers donc pas de mégots dans la rue. On peut aussi fumer dans certains resto (séparation fumeurs/non fumeurs) et dans les salles d'arcades. Dans la rue, on croise régulièrement des papis et mamies en train de ramasser les deux pauvres feuilles qui se baladent sur la chaussée. C'est vraiment surréaliste le Japon. Le seul truc pénible et totalement paradoxal au Japon avec la propreté c'est qu'il n'y a quasiment aucune poubelle dans les rues et pourtant tout est impeccable. En France, il y a des poubelles tous les 2m et pourtant, les rues sont dégueulasses. En fait, on m'a expliqué que les japonais gardent leurs déchêts dans leur sac et les jettent en rentrant chez eux. Ah oui et aussi, les japonais recyclent tout! Même les poubelles publiques (quand on en trouve) permettent le tri des déchêts et les gens respectent et prennent le temps de choisir la bonne poubelle.

    3. L'organisation

    Tout est réglé comme du papier à musique! Lorsqu'un train marque qu'il arrive à 17h03, il sera à l'heure, à la minute près. Les retards sont tellement exceptionnels qu'on vous prévient dès qu'on sait que le train aura 2 minutes de retard! Heureusement que la sncf ne le fait pas, ça ferait exploser ses statistiques! Au Japon, je n'ai pas rencontré le moindre problème de transport. Le réseau ferroviaire japonais est très dense et est probablement l'un des plus fiables du monde. Eh la sncf, t'attends quoi pour faire pareil?! Le shinkansen est certes très cher, mais très confortable, rapide et fiable. Tout est très propre, on a beaucoup de place et il y a même une serveuse qui passe de temps en temps avec un chariot et des trucs à manger ou à boire. Il y a toujours une petite musique pour annoncer l'arrivée à la station suivante (tsugi no eki). Notez qu'on retrouve aussi le coup de la musique dans le métro. C'est apaisant. Dans les stations de métro, il y a des flèches pour indiquer où marcher selon la direction où l'on va. Sur le quai, une ligne jaune est tracée sur le sol à l'endroit de la porte et les gens se mettent en rang par deux dans l'ordre d'arrivée. Après, on fait une haie d'honneur pour que les gens puissent sortir et ensuite on peut rentrer. Pour le bus, une ligne est tracée au sol pour indiquer aux gens comment faire la queue. Personne ne double. Pour le bus, tout le monde entre et sort du bon côté et paye. Pour nous c'est hallucinant, mais quand on y pense c'est juste une question de savoir-vivre et de respect. En fait, la normalité, elle est chez eux. Mais on n'est pas habitué à ça ici.

     

    Bon maintenant après les "plus", les "moins" (ben oui, il en faut quand même) :

    - Le travail : si j'en crois ce que m'a expliqué une chinoise, en Asie, il n'y a pas de droit du travail. Pas vraiment d'équivalent à nos contrats à durée indéterminée. Et chaque année au mois d'avril/mai, les gens changent de travail ou se font virer. Donc quand on est au chômage, c'est plus facile de trouver du travail à cette période.

    - Les séismes : rien à dire. Juste, profitez un max de Tokyo avant le big one.

    - Fukushima : Avec le précédent gouvernement, le Japon avait fait le choix (fort judicieux) d'arrêter les centrales nucléaires. Dommage qu'ils aient récemment élu un gouvernement conservateur...

     

    Ah et sinon (rien à voir) le concert que j'attendais depuis 2 ans pour organiser mon voyage aura lieu cet automne. La nouvelle est tombée cette semaine. Tant pis, j'économise 400€ et mes glowsticks resteront dans mon placard.

     

    Mata ne! (à plus!)


  • Commentaires

    1
    Marion
    Lundi 5 Mai 2014 à 21:42
    Sécurité
    Donc en fait si j'ai bien compris, la sécurité n'est en fait qu'une question d'éducation. Et aussi peut être qu'il y a aussi moins de pauvreté, donc les gens potentiellement voleurs sont moins nombreux. C'est leur culture différente de la notre qui veut ça. En même temps, en France, j'ose espérer qu'une majorité de gens est respectueux, et se conformerait aux règles si c'était plus respecté. C'est vraiment une différence culturelle majeure. Comme quoi, plus de policiers ne fera pas reculer la délinquance, c'est dans l'éducation qu'on pourra, si on veut, un jour y parvenir. Dans 1000 ans quoi.
    2
    Mag
    Mardi 6 Mai 2014 à 23:56
    Education
    Je me doutais que tu faisais partie des survivors toi ^^. Je ne pense pas que ça soit lié à la pauvreté, c'est juste une question d'honneur. Le Japonais pense que ce qu'il n'a pas gagné lui-même n'est pas à lui. C'est sûr que ça se joue sur l'éducation. 1000 ans t'es gentille, moi je pense que ce n'est plus la peine d'espérer. Les gosses sont de plus en plus mal élevés et sont considérés comme des dieux vivants par leurs parents. Ca en fait des pourris gâtés et des feignasses qui ne respectent rien ni personne. Y a beaucoup de claques qui se perdent mais maintenant on a plus le droit de leur en donner...Cela dit, je suis quand même rassurée de voir des flics un peu partout ici. En France, ils sont quand même nécessaires (même s'ils ne servent pas à grand chose) parce qu'il y a un paquet de sauvages ici (tu te rappelles le mec à Bordeaux en sortant de chez moi?).
    3
    Marion
    Vendredi 16 Mai 2014 à 09:28
    Education
    Haha j'étais une survivor y a 10 jours, après j'ai un peu oublié de revenir ici ^^ Pour l'éducation, je pense qu'on peut bien élevé ses enfants sans les frapper, juste avec du dialogue et de la prévention. Le problème des parents aujourd'hui c'est que la société leur dit, il faut faire ça comme ça, puis ensuite le contraire. Le seul truc constant est qu'on leur dit qu'il faut aimer ses enfants. Sauf qu'aimer ses enfants ce n'est pas céder au moindre de leur caprice... C'est leur donner les moyens d'être heureux en société. Après il faut dire qu'en France, la "norme" c'est de transgresser les règles. Ne pas payer son ticket de métro et voler la société de transport donc, froler les fesses des femmes dans le métro tant qu'on est pas pris, on peut se faire ce plaisir, la femme n'osera pas réagir. Même à l'école, les enfants jouent à "cap ou pas cap". Les Japonais ont dans leur culture de respecter les règles de la communauté, ce qu'on n'a pas ici. La différence est vraiment dans les "normes" de la société car les gens sont des moutons, ils font comme les autres. Quand tout le monde boit à une soirée, y a une énorme pression sociale pour que toi aussi tu boives, sinon t'es pas "cool". La pression sociale c'est vraiment un truc énorme aujourd'hui et c'est dur d'y échapper. Je me rappelle pas le mec à Bordeaux, je dois t'avouer ^^
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